La Grande Guerre et ses retombées sur les États-Unis

Dans cet article, Bernard Lemelin examine les multiples conséquences de la Première Guerre mondiale — notamment sur les États-Unis.

Écrit par Bernard Lemelin

Mis en ligne le 18 janvier 2022

Novembre 2018 a marqué, nous le savons, le 100e anniversaire de la cessation de la Première Guerre mondiale, le conflit le plus dévastateur de l’histoire de l’humanité jusqu’alors.

De faire valoir un historien à cet égard : « The totals of people affected by the war were staggering: over 65 million military personnel were engaged, with 8 million killed in combat and more than 21 million wounded. The losses among civilians were even higher. [...] The war cost more than $281 billion in military expenses and damage to civilian property. The ground operations, in terms of personnel losses, were the costliest in military annals up to that time ».1

Bouleversant la carte politique de l’Europe et posant les germes de la Seconde Guerre mondiale, ce premier conflit mondial a également de multiples conséquences sur une nation telle les États-Unis, et ce, même si ces derniers, dont la contribution militaire et financière a revêtu un caractère on ne peut plus décisif,2 connaissent une période de belligérance (avril 1917-novembre 1918) plutôt courte.

Jeter un bref regard sur quelques-unes des répercussions fondamentales dudit conflit sur le pays de l’Oncle Sam, tant sur les plans socio-économique que militaire et politique, tel est l’objectif prioritaire de ce texte.

Impact militaire

Causant la mort d’environ 53 000 soldats américains et en blessant plus de 200 000,3 la Première Guerre mondiale permet d’abord l’adoption rapide de la conscription (Selective Service Act de mai 1917).4

Une telle mesure n’est pas banale pour les États-Unis si l’on considère qu’il s’agit d’une première depuis l’époque de la guerre civile5 et que le métier des armes n’entiche apparemment que très peu la population masculine : « En 1913, la France compte 1 soldat pour 53 habitants; en 1917, les États-Unis, eux, comptent 1 soldat pour 516 habitants ».6

Toujours est-il que les premières troupes américaines arrivent en France dès juin 1917 et ne manquent pas de s’illustrer, surtout à partir du printemps 1918. Incidemment, ce sont plus de deux millions de soldats des États-Unis qui, vers la fin de la conflagration, ont été transportés sur le Vieux Continent.7

Outre la mobilisation des hommes, la Première Guerre mondiale donne ni plus ni moins naissance à l’armée américaine du XXe siècle.8 En fait, l’expérience de 1917-1918 amène les autorités militaires du pays à examiner pleinement les correctifs devant être apportés à ladite « institution ».

Or, cet effort de réflexion, entre autres choses, mène au National Defense Act de juin 1920, une mesure qui, malgré ses lacunes, s’avère significative :

At last, the Army high command endorsed the citizen-soldier’s worth, ending a long debate about the ability of militia-type forces to achieve high-level combat efficiency. The generally impressive performances of the citizen-soldiers in the First World War led to new emphasis on reserve and militia forces. The measure also provided for a sweeping reorganization of the Army, dividing it into the Regular Army, the National Guard, and the Organized Reserves. The Army’s authorized strength was far larger than previously allotted during peacetime. The National Defense Act also provided for two new branches, the Air Service and the Chemical Warfare Service, which, like the strengthened reserves, would prove crucial in World War II.9

Retombées diplomatiques et politiques

Les effets de la Première Guerre mondiale se font également sentir, comme on peut le deviner, sur la politique étrangère américaine. Mentionnons simplement ici que ce conflit, alimentant les tensions avec des pays tels le Japon et la Russie, élève véritablement le pays de l’Oncle Sam au rang de puissance mondiale,10 ce-lui-ci passant notamment de nation débitrice à créancière.

Conscients de leurs nouvelles responsabilités, les Américains, quoique désintéressés par le rôle de gendarme mondial durant l’immédiat après-guerre, se feront d’ailleurs connaître pendant les années 1920 pour certaines de leurs initiatives internationales (conférence de Washington de 1921-1922 sur le désarmement naval, prêts consentis à la réhabilitation de l’Allemagne, pacte Briand-Kellogg de 1928, etc.).

En somme, les États-Unis, en dépit de leur attachement aux principes isolationnistes, ne vivront nullement en vase clos durant la période post-1918.11

En ce qui a trait à la politique intérieure, les conséquences du premier conflit mondial ne sont pas triviales non plus. Qu’il suffise de relever que la période 1917-1918 voit l’extension considérable des pouvoirs du gouvernement fédéral et spécialement de ceux du président démocrate Woodrow Wilson,12 ce qui préfigure en quelque sorte l’époque du New Deal.13

Le dirigisme du gouvernement fédéral, accueilli plutôt favorablement par les leaders progressistes de l’époque,14 se manifeste entre autres par le fait que ce dernier, veillant au financement des achats de guerre et désireux d’en arriver à une productivité efficace, prend, suivant l’entrée en guerre, une série de mesures énergiques touchant à la fois le monde du travail (création du « National War Labor Board »),15 de l’agriculture (établissement de la « Food Administration »)16 et de l’industrie.

Sur ce dernier point, notons surtout l’apparition du Bureau des industries de guerre (« War Industries Board »), certes la plus puissante des agences fédérales à avoir été créées à cette époque,17 et dont l’un des objectifs clés consiste en la supervision du financement des achats de guerre et des allocations de matières premières.18

Représentant une intervention sans précédent du gouvernement fédéral dans l’économie,19 ce Bureau permet la conversion de pas moins de 25 % de la production civile en production de guerre.20

Au dire du spécialiste David Kennedy, une telle agence servira clairement de modèle à la « National Recovery Administration » (NRA) des années 1930.21 C’est en ce sens, incontestablement, qu’il faut interpréter les propos du même historien selon lesquels la Première Guerre mondiale « established many precedents for future political developments ».22

Effets économiques

Au chapitre de l’économie, les répercussions de la Première Guerre mondiale sont également notables. Ainsi, si celle-ci stimule considérablement l’inflation23 et contribue à l’augmentation de la dette nationale,24 elle a pour effet de placer les États-Unis sur la voie de la prospérité.25

En effet, l’achat massif de produits américains (matériel ferroviaire, essence, céréales, sucre, etc.) par les belligérants européens, conjugué à la mobilisation en hommes et aux 10 milliards de dollars prêtés aux Alliés à partir du printemps 1917, fait que l’économie tourne à plein régime.26

Favorisant les fusions d’entreprises dans un contexte où les lois antitrust tendent alors à être appliquées avec laxisme,27 la participation du pays de l’Oncle Sam à la guerre, en garantissant des marchés intérieurs et extérieurs, bénéficie grandement à l’agriculture qui peut ainsi sortir du marasme dans lequel elle était plongée.28

Les prix agricoles, à vrai dire, font plus que doubler entre 1913 et 1918,29 assurant du même coup aux fermiers une prospérité sans précédent. Durant les pénibles années de l’entre-deux-guerres, incidemment, une myriade d’agriculteurs américains ressentiront de la nostalgie pour ces années fastes de la Première Guerre mondiale.30

Par ailleurs, tel qu’évoqué plus tôt, les États-Unis, en cessant d’être les débiteurs de l’Europe,31 se libèrent en quelque sorte de l’emprise étrangère et les bénéfices ainsi accumulés « vont bientôt leur permettre d’affirmer leur prépondérance financière, au moins sur le monde occidental. Le début d’une nouvelle époque ».32 Dans pareil environnement financier, il ne faut pas s’étonner de ce que les investissements américains à l’étranger se multiplient, passant d’un peu plus de 3 milliards de dollars en 1914 à 7 milliards de dollars en 1919.33

Une telle tendance s’amplifiera nettement au cours des années subséquentes : « By the mid-1920s US trade with Asia had doubled over prewar figures, and exports to Latin America had increased by twenty percent, with U.S. firms becoming the largest suppliers of foreign goods to Latin America by 1929. U.S. oil companies began to gain a foothold in the Middle East, and in the world’s financial and trade circles Americans replaced the British as dominant figures ».34

Répercussions sociales

Nombreuses et primordiales, telles sont les qualificatifs décrivant au mieux les retombées de la Grande Guerre au plan social. « [L]a société [américaine] subit [alors ...] bouleversements sur bouleversements » affirme sans ambages André Kaspi à cet égard.35

En premier lieu, la Première Guerre mondiale alimente le climat d’intolérance propre aux années 1917-1920 en particulier. Précisons ici que les autorités américaines, durant la période de belligérance, cherchent à tout prix à supprimer les dissidences.

Dans cette optique, le gouvernement de Woodrow Wilson ne tarde pas à créer (avril 1917) un « Committee on Public Information » afin de diriger les efforts de propagande36 et le Congrès, dans la foulée, adopte un arsenal législatif (Espionage Act de juin 1917, Sedition Act de mai 1918, etc.) pour mobiliser les « esprits » et protéger la sécurité nationale.37

Or, de telles initiatives ont pour effet d’attiser les passions populaires,38 pavant ainsi la voie à maintes violations du 1er amendement à la Constitution sur la liberté d’expression. Dans un tel contexte, maints Américains écopent, à commencer par les « radicaux », dont le leader socialiste Eugene Debs qui est incarcéré plus de deux ans après avoir prononcé un discours pacifiste en juin 1918.39 Toutefois, ceux qui font le plus les frais d’un tel climat chauvin s’avèrent sans contredit les Germano-Américains.

La raison en est que bon nombre de « super-patriotes » aux États-Unis les voient comme de potentiels saboteurs et espions. Malgré le fait que la grande majorité d’entre eux fassent alors preuve d’une loyauté indéfectible, ceux-ci ne sont nullement à l’abri de comportements hystériques et sectaires.

Dans certaines localités, à titre d’exemple, « [f]amiliar German terms like ‘hamburger’ [...] were replaced by ‘liberty sandwich’ [...] Playing German music and teaching [...] the German language were prohibited. One German-American was [...] lynched by a mob of five hundred persons near St. Louis ».40 Ce n’est pas tout : « Streets [...] and even entire towns with Germanic names were renamed. Some military volunteers altered their family names from ‘Schmitt’ to ‘Smith’ to avoid rejection [...] or ostracism ».41

Incidemment, ceux qui subiront le plus l’intolérance pendant l’immédiat après-guerre, dans un contexte alors marqué par l’inflation et les grèves incessantes, ne seront plus les Germano-Américains mais plutôt les « rouges », c’est-à-dire les socialistes, communistes, anarchistes, etc. (d’où l’appellation Red Scare pour désigner la période 1919-1920).

En second lieu, le contexte général de la Première Guerre mondiale, incluant ici la période de neutralité américaine s’étalant d’août 1914 à avril 1917, favorise une migration massive des Noirs du Sud à destination des États du Nord. Attirés par le plein-emploi de plusieurs villes septentrionales (Chicago, Detroit, Cleveland, Philadelphie, New York, etc.) et le caractère alléchant des salaires consentis au sein de certaines entreprises,42 une pléthore d’Afro-Américains du Sud décident alors de migrer; ils sont près de 500 000 à se déplacer ainsi entre 1916 et 1918.43

Une telle migration, par exemple, fait que la population noire de Chicago passe de 44 000 en 1910 à 110 000 en 1920, alors que celle de Cleveland, pour la même période, fait un bond de 8 000 à 34 000.44 Dans les circonstances, les tensions interraciales s’intensifient nettement au Nord à cette époque, d’autant que des syndicats perçoivent ces Noirs nouvellement arrivés comme de potentiels briseurs de grève.45

De là ces émeutes et épisodes de violence qui surgissent parfois, entre autres à East St. Louis (Illinois) en juillet 1917 et à Chicago deux ans plus tard.46

Il n’est pas étonnant non plus qu’une organisation en faveur de la suprématie blanche telle que le Ku Klux Klan s’implantera de plus en plus dans les États du Nord, notamment en Indiana, au début des années 1920.47

Qui plus est, il apparaît indéniable que l’entérinement de la prohibition (18e amendement à la Constitution de 1919) a été facilité par l’atmosphère de la période de belligérance. Si une trentaine d’États ont approuvé l’interdiction de fabrication et de vente des boissons alcooliques sur leur territoire depuis le début du XXe siècle,48 ce sont en effet les nécessités de la guerre qui contribuent à emporter les dernières hésitations concernant l’implantation d’un régime prohibitionniste à l’échelle nationale.49

Les partisans d’un tel régime invoquent d’abord des raisons « morales » : dans un contexte de rationnement sévère imposé à la population, il importe de réserver les céréales entrant dans la composition de l’alcool (nommément l’orge et le seigle) à l’alimentation, non à l’étanchement festif de la soif.50

Interviennent en outre des considérations militaires : le soldat qui s’adonne aux boissons alcooliques est, forcément, de l’avis de plusieurs, un mauvais combattant.51

Toujours est-il que le Congrès ne tarde pas à agir. En fait, le Sénat avalise une mesure prohibitionniste dès le mois d’août 1917, puis la Chambre des représentants fait de même à la fin de l’année. Le processus constitutionnel suit ensuite son cours pour en arriver finalement à ce dénouement de 1919 : l’entrée en vigueur de l’amendement le plus controversé de l’ère progressiste.52

Enfin, un autre amendement à la Constitution américaine, et non le moindre, a aussi été favorisé grandement par la période de belligérance : celui sur le vote des femmes (19e amendement de 1920). Précisons d’abord ici que les femmes, en 1910, ne peuvent voter que dans quatre États peu peuplés de l’Ouest.53

Des gains s’observent après coup graduellement dans des États tels la Californie, l’Arizona et New York, et ce, dans un contexte où des militantes féministes blanches de la classe moyenne s’insurgent alors de ce que quantité d’immigrants illettrés disposent de ce précieux droit.54

La résistance à l’adoption du droit de vote des femmes à l’échelle nationale demeure cependant vive, spécialement dans les États du Sud. Par contre, avec la participation active des femmes à l’effort de guerre (environ un million d’entre elles œuvrent en milieu industriel en 1917-1918 afin de compenser la pénurie de main-d’œuvre masculine),55 le vent commence à tourner véritablement, d’où l’aboutissement historique de 1920. Somme toute, le propos d’un historien selon lequel la guerre « affected [American] women [...] profoundly »56 a pleinement sa raison d’être...

Telles sont donc, en définitive, quelques-unes des conséquences majeures de la Grande Guerre sur les États-Unis. Il pourrait être intéressant dans une étude subséquente de se pencher sur les effets culturels (littérature, cinéma, musique, etc.) de ce même conflit sur le pays de l’Oncle Sam, surtout quand on sait que des écrivains réputés tels John Dos Passos, Ernest Hemingway et Edith Wharton, pour ne nommer que ceux-là, l’ont connu de très près.57

Bernard Lemelin est professeur d’histoire américaine à l’Université Laval.

Cet article est paru à l’origine dans la revue Traces, volume 57, numéro 2, printemps 2019, pages 6 à 10. La revue est publiée par la Société des professeurs d’histoire du Québec (SPHQ).

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Bibliographie

1.   D. Clayton James et Anne Sharp Wells, America and the Great War, 1914-1920, Wheeling, Harlan Davidson, Inc., 1998, p. 6.

2.   Kendrick A. Clements, « World War I », dans Bruce W. Jentleson et Thomas G. Paterson, éds., Encyclopedia of U.S. Foreign Relations, New York, Oxford University Press, 1997, p. 340.

3.   Thomas L. Purvis, A Dictionary of American History, Cambridge, Blackwell Publishers, Inc., 1997, p. 446.

4.   Dans les 10 jours suivant l’entrée en guerre du début avril 1917, l’état-major américain anticipait quelque 700 000 engagements volontaires. Or, il y en a eu moins de 5000... (André Kaspi, La vie quotidienne aux États-Unis au temps de la prospérité, 1919- 1929, Paris, Hachette littérature, 1980, p. 21).

5.   Paul S. Boyer et al., The Enduring Vision: A History of the American People, vol. 2 : From 1865, Lexington, D. C. Heath and Company, 1990, p. 802.

6.   André Kaspi, op. cit., p. 21.

7.   Thomas L. Purvis, op. cit., p. 446.

8.   André Kaspi, op. cit., p. 29.

9.   D. Clayton James et Anne Sharp Wells, op. cit., p. 93.

10.   Kendrick A. Clements, dans Bruce W. Jentleson et Thomas G. Paterson, éds., op. cit., p. 333, 341-342.

11.   H. William Brands, The United States in the World: A History of American Foreign Policy, vol. II, Boston, Houghton Mifflin Company, 1994, p. 89.

12.   De dire l’historien H. W. Brands au sujet de l’impact de la Grande Guerre sur le président démocrate : « Wilson became more powerful than any president before him. As commander in chief, he controlled an army of nearly 3 million and a large and rapidly growing navy; as head of the executive branch, he directed the operation of [several] boards, which in turn directed major sectors of the American economy. The Sedition Act [of May 1918] allowed him to jail political opponents [...]. Never in American history had one person so thoroughly directed the destiny of the nation » (H. William Brands, op. cit., 70-71).

13.   Bernard Vincent, Histoire des États-Unis, Paris, Flammarion, 1997, p. 180.

14.   Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 811.

15.   Agissant comme médiateur dans les conflits de travail de l’époque, ce Bureau, plutôt favorable aux revendications des syndicats, annonce dans une certaine mesure le fameux « National Labor Relations Board » de 1935 créé en vertu du Wagner National Labor Relations Act (David M. Kennedy, « World War I », dans Eric Foner et John A. Garraty, éds., The Reader’s Companion to American History, Boston, Houghton Mifflin Company, 1991, p. 1174).

16.   Dirigée par Herbert Hoover, celui-là même qui sera porté à la présidence des États-Unis à la fin des années 1920, cette agence se préoccupe particulièrement de la régulation de la production agricole (André Kaspi, Les Américains, tome I : Naissance et essor des États-Unis, 1607-1945, Paris, Seuil, 1986, p. 270).

17.   Bernard Vincent, op. cit., p. 181.

18.   André Kaspi, Les Américains, op. cit., p. 270.

19.   D. Clayton James et Anne Sharp Wells, op. cit., p. 61.

20.   Ibid.

21.   David M. Kennedy, dans Eric Foner et John A. Garraty, éds., op. cit., p. 1174.

Créée en 1933, la NRA entend notamment faire définir par des négociations entre patrons et travailleurs des centaines de codes, reposant tous sur le droit syndical au sein des entreprises et l’établissement d’un salaire minimum (Jean-Michel Lacroix, Histoire des États-Unis, Paris, Quadrige, 2006, p. 375).

22.   David M. Kennedy, dans Eric Foner et John A. Garraty, éds., op. cit., p. 1174.

23.   Entre avril 1917 et janvier 1921, à vrai dire, les prix connaissent une augmentation de l’ordre de 169 % (Thomas L. Purvis, op. cit., p. 446).

24.   En fait, celle-ci passe de 1 milliard de dollars en 1915 à 24 milliards de dollars en 1920 (Kendrick A. Clements, dans Bruce W. Jentleson et Thomas G. Paterson, éds., op. cit., p. 341).

25.   Rappelons que la nation américaine est en récession de la fin 1913 au milieu de l’année 1915. Plus de 16 000 faillites sont observées pour la seule année 1914 (Yves-Henri Nouailhat, Les États-Unis : l’avènement d’une puissance mondiale, 1898-1933, Paris, Éditions Richelieu, 1973, pp. 236-237).

26.   André Kaspi, La vie quotidienne aux États-Unis au temps de la prospérité, 1919-1929, op. cit., p. 27.

Les industries profitant le plus du contexte de belligérance, incontestablement, sont celles de la construction navale, des munitions, de l’acier et du textile (Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 813).

27.   Ibid., p. 804.

28.   Kendrick A. Clements, dans Bruce W. Jentleson et Thomas G. Paterson, éds., op. cit., p. 344.

29.   Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 814.

30.   Ibid.

31.   D’expliquer André Kaspi : « C’est que les acheteurs [européens] doivent payer leurs achats. Ils sont contraints de vendre les valeurs qu’ils détenaient sur le marché américain. Fini le temps où les États-Unis représentaient un marché privilégié pour la finance européenne. La tendance se renverse. C’est au tour des Américains d’être les créanciers » (André Kaspi, La vie quotidienne aux États-Unis au temps de la prospérité, 1919-1929, op. cit., p. 17).

32.   Ibid.

33.   Kendrick A. Clements, dans Bruce W. Jentleson et Thomas G. Paterson, éds., op. cit., p. 344.

34.   Ibid.

35.   André Kaspi, La vie quotidienne aux États-Unis au temps de la prospérité, 1919-1929, op. cit., p. 21. L’historien H. William Brands, pour sa part, mentionne que « the social effects of the war were as great as the economic effects » (H. W. Brands, op. cit., p. 69).

36.   Thomas L. Purvis, op. cit., p. 446.

37.   André Kaspi, Les Américains, op. cit., p. 269; La vie quotidienne aux États-Unis au temps de la prospérité, 1919-1929, op. cit., p. 23.

À titre d’exemple, l’Espionage Act, visant notamment à contrer les pacifistes et les mouvements de gauche, prévoit de sévères amendes et peines de prison « for a variety of loosely defined antiwar activities » (Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 812). C’est en vertu d’une telle loi, incidemment, que le représentant Victor Berger (Wisconsin) écope alors d’une peine d’emprisonnement de 20 ans « and was denied his seat in the House of Representatives for publishing antiwar articles in his socialist newspaper, the Milwaukee Leader » (Ibid., p. 813).

38.   D. Clayton James et Anne Sharp Wells, op. cit., p. 73.

39.   André Kaspi, La vie quotidienne aux États-Unis au temps de la prospérité, 1919-1929, op. cit., p. 25.

40.   David M. Kennedy, dans Eric Foner et John A. Garraty, éds., op. cit., p. 1172.

41.   D. Clayton James et Anne Sharp Wells, op. cit., p. 72.

42.   Ibid., p. 68.

43.   Jean-Michel Lacroix, op. cit., p. 349.

44.   Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 814.

45.   David M. Kennedy, Over Here: The First World War and American Society, New York, Oxford University Press, 1980, p. 282.

46.   Les émeutes de East St. Louis font 9 morts chez les Blancs et un minimum de 35 chez les Noirs. Les événements de Chicago de juillet 1919, quant à eux, sont à l’origine du décès de 15 Blancs et de 23 Afro-Américains (David M. Kennedy, dans Eric Foner et John A. Garraty, éds., op. cit., p. 1173).

47.   Allen W. Trelease, « Ku Klux Klan », dans Eric Foner et John A. Garraty, éds., op. cit., p. 626.

48.   André Kaspi, Les Américains, op. cit., p. 285.

49.   Ibid.

De là cette affirmation d’un historien à l’effet que la belligérance américaine de 1917-1918 « worked wonders for the prohibition movement » (Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 816).

50.   Ibid.; Jean-Michel Lacroix, op. cit., p. 322.

51.   Dans le contexte du climat xénophobe de l’époque touchant particulièrement les Germano-Américains, lesquels règnent alors sur l’industrie de la brasserie, des défenseurs de la prohibition voient aussi dans cette dernière une manière de nuire à ce groupe ethnique abhorré par plusieurs (Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 816).

52.   Grosso modo, l’ère progressiste désigne la vague réformiste déferlant sur la nation américaine au cours des deux premières décennies du XXe siècle.

53.   Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 771.

54.   Ibid., pp. 771-773.

55.   Ibid., p. 816.

Il convient par ailleurs de noter que la contribution significative des femmes à cette époque ne se limite nullement au front domestique : « An estimated 25,000 American women served abroad during the World War I period. Of these, 10,000 served in the Army and Navy Nurse corps, often working in dangerous, difficult situations [...] Many relieved [...] males for combat duty, functioning as telephone and telegraph operators, secretaries and clerks, dietitians, cooks [...] and hospital aides » (D. Clayton James et Anne Sharp Wells, op. cit., p. 57).

56.   Paul S. Boyer et al., op. cit., p. 815.

57.   Amy Lewis et Paula McGuire, éds., American Cultural Leaders From Colonial Times to the Present, Santa Barbara, ABC-CLIO, 1993, p. 126, 212, 523.

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