L’empathie historique — Le concept le plus important lors de l’apprentissage de la pensée historique

Dans cet article, la professeure Carla L. Peck met en lumière l'importance d’enseigner l'empathie historique en classe.

Écrit par Carla L. Peck

Mis en ligne le 29 octobre 2021

NOTE : ce texte a tout d’abord Ă©tĂ© proposĂ© lors de la confĂ©rence des Ă©tudiants diplĂ´mĂ©s francophones du The History Education Network/Histoire et Éducation en RĂ©seau (THEN/HiER), Ă  QuĂ©bec le 25 octobre 2012.


Ă€ l’étĂ© 2011, je me suis rendue en Angleterre pour une confĂ©rence. J’ai organisĂ© mon voyage de façon Ă  avoir quelques jours pour explorer Londres et ses environs et, par une belle journĂ©e ensoleillĂ©e, me voilĂ  Ă  Greenwich, oĂą se trouve le mĂ©ridien d’origine et le « Greenwich Mean Time ». Alors que je me promenais sur le campus de l’universitĂ© de Greenwich, sur le terrain de l’Old Royal Navy College, j’ai aperçu cet objet intrigant (voir image).

Le panneau sur le cĂ´tĂ© indiquait : « D-Day Landing Experience ». En tant qu’ancienne enseignante, et maintenant formatrice d’enseignantes d’histoire et de sciences sociales, je me suis mise Ă  me poser mille questions : les gens pensent-ils vraiment qu’un « tour » de deux minutes dans cet engin peut reproduire l’expĂ©rience des soldats dĂ©barquĂ©s sur les cĂ´tes de Normandie (nord de la France) pour lancer l’une des batailles les plus Ă©piques de la Seconde Guerre mondiale ?

Comment peut-on croire que le fait de s’assoir dans cette boite en mĂ©tal reproduira les expĂ©riences et les Ă©motions de ceux qui ont vĂ©cu l’évènement ? Ă€ part peut-ĂŞtre causer une certaine nausĂ©e, les gens en sortiraient-ils vraiment en se disant : « Maintenant, je sais ce que c’était d’être un soldat le jour J » ?

Il semble impossible que quelqu’un ressorte de cette expĂ©rience avec cette impression, et pourtant nous savons que certains y croient. C’est comme quand les gens sortent d’un film portant sur un personnage, un Ă©vènement ou une pĂ©riode historique en se disant : « Si j’avais Ă©tĂ© elle, j’aurais fait les choses diffĂ©remment. Pourquoi n’a-t-elle pas simplement essayĂ© de s’échapper ? »

Personne ne fait mieux comprendre ce point que Primo Levi, qui, dans son livre The Drowned and the Saved, dĂ©crit une rencontre avec un Ă©lève de cinquième annĂ©e lors d’une rencontre portant sur son expĂ©rience des camps de concentration : « Un garçon au regard alerte, apparemment en tĂŞte de sa classe, me posa la question obligatoire : “Mais comment se fait-il que vous ne vous soyez pas Ă©chappĂ© ?”

Je lui ai brièvement expliqué ce que j’ai écrit ici. Pas tout à fait convaincu, il m’a demandé de dessiner au tableau un croquis du camp indiquant l’emplacement des tours de garde, des portes, des barbelés et de la centrale électrique. J’ai fait de mon mieux, sous le regard de trente paires d’yeux attentifs.

Mon interlocuteur a Ă©tudiĂ© le dessin pendant quelques instants, m’a demandĂ© quelques prĂ©cisions supplĂ©mentaires, puis il m’a prĂ©sentĂ© le plan qu’il avait Ă©laborĂ© : ici, la nuit, Ă©gorger la sentinelle ; ensuite, mettre ses vĂŞtements ; immĂ©diatement après, courir lĂ -bas vers la centrale Ă©lectrique et couper l’électricitĂ©, de sorte que les projecteurs s’éteignent et que la clĂ´ture Ă  haute tension soit dĂ©sactivĂ©e ; après cela, je pourrais partir sans problème.

Il a ajoutĂ© sĂ©rieusement : “Si cela devait vous arriver Ă  nouveau, faites ce que je vous ai dit. Vous verrez que vous serez capable de le faire” ». (Levi, 1988, p. 150-151)

Ce problème — celui d’essayer de comprendre la mentalité des personnes du passé — est un problème d’empathie historique (parfois appelé prise de perspective historique). On a beaucoup écrit sur le concept d’empathie historique pour tenter de le définir et de montrer la capacité des élèves à s’engager dans une compréhension historique empathique.

Certains auteurs utilisent diffĂ©rents termes pour dĂ©signer le mĂŞme concept (empathie, prise de perspective historique, par exemple) et la plupart conviennent que dĂ©limiter ce que signifie l’empathie n’est pas une tâche facile. Ashby et Lee (1987) la dĂ©finissent comme « un accomplissement : c’est le point oĂą nous arrivons lorsque nous avons rĂ©ussi Ă  reconstruire les croyances, les valeurs, les objectifs et les sentiments d’autrui » (p. 63).

Ils affirment que la comprĂ©hension empathique du passĂ© n’est pas un processus, mais un rĂ©sultat, bien que Yeager et Foster (2001) pensent qu’elle soit les deux. Seixas (1996) explique que l’empathie consiste Ă  comprendre que « les gens du passĂ© n’ont pas seulement vĂ©cu dans des circonstances diffĂ©rentes… mais ont Ă©galement vĂ©cu et interprĂ©tĂ© le monde Ă  travers des systèmes de croyances diffĂ©rents » (p. 774).

Pour parvenir à cette compréhension, il faut généralement disposer de nombreuses connaissances sur le passé et des compétences nécessaires pour interpréter les sources historiques avec empathie.

L’un des plus gros obstacles Ă  la comprĂ©hension empathique est l’imposition de valeurs, de croyances et d’attitudes prĂ©sentistes aux acteurs et aux situations du passĂ©. C’est lĂ  le « paradoxe de l’empathie », qui « implique un effort pour affronter la diffĂ©rence qui, Ă  chaque fois, nous tente d’imposer nos propres cadres de signification aux autres » (Seixas, 1996, p. 775-776).

Ashby et Lee (1987) expliquent clairement la nature de cette difficultĂ© : « s’intĂ©resser aux croyances, aux objectifs et aux valeurs d’autres personnes ou — dans la mesure oĂą l’on peut parler ainsi — d’autres sociĂ©tĂ©s est une rĂ©alisation intellectuelle difficile. Difficile parce qu’elle implique de garder Ă  l’esprit des structures entières d’idĂ©es qui ne sont pas les siennes, et avec lesquelles on peut ĂŞtre en profond dĂ©saccord.

Et ne pas les garder Ă  l’esprit comme un savoir inerte, mais ĂŞtre en mesure de travailler avec elles pour expliquer et comprendre ce que les gens faisaient dans le passĂ©. » (p. 63) Cependant, la plupart des auteurs qui Ă©crivent sur ce sujet sont optimistes et pensent que mĂŞme cette difficultĂ© peut ĂŞtre surmontĂ©e par un enseignement appropriĂ© et la participation Ă  des activitĂ©s qui poussent les Ă©lèves Ă  examiner leurs propres processus de pensĂ©e lorsqu’ils travaillent avec des sources historiques et tentent de comprendre des situations du passĂ© (Ashby et Lee, 1987 ; Barton, 1996 ; Lee et Ashby, 2001 ; Portal, 1987 ; Yeager et Foster, 2001).

L’empathie en tant qu’objet de recherche, quant à elle, pose plusieurs problèmes à ceux qui s’y intéressent, car pour développer l’empathie, les élèves doivent s’appuyer sur leur compréhension du contexte, de l’agentivité, des preuves et de l’épistémologie (Ashby & Lee, 1987 ; Foster & Yeager, 1999 ; Portal, 1987 ; Yeager & Foster, 2001).

Par conséquent, de nombreux projets de recherche qui ont pour objet un autre élément de la compréhension historique peuvent aussi traiter en même temps de l’empathie, de la prise de perspective et du jugement éthique.

Cela dit, de nombreux chercheurs ont choisi l’empathie historique comme objet de recherche (Ashby & Lee, 1987 ; Barton, 1996 ; Davis Jr, Yeager, & Foster, 2001 ; Doppen, 2000 ; Foster & Yeager, 1998 ; Lee & Ashby, 2001 ; Levstik, 2001 ; Ogawa, 2001 ; Yeager & Doppen, 2001 ; Yeager, Foster, Maley, Anderson, & Morris III, 1998).

En se basant sur leur propre recherche et en s’inspirant d’études antérieures menées au Royaume-Uni, Ashby et Lee (1987) ont établi cinq catégories hiérarchiques de la compréhension et du développement de l’empathie des élèves en histoire.

Ils prennent soin d’avertir les lecteurs que ces catégories ne sont pas des stades de développement et notent que les enfants peuvent opérer à différents niveaux de la hiérarchie en fonction d’un certain nombre de variables, dont leur degré de familiarité avec le sujet ou la tâche, la force de leurs propres opinions sur le passé et l’influence des autres (élèves, enseignantes) sur leur pensée.

Au premier niveau de la hiérarchie, les élèves supposent généralement que les personnes et les institutions du passé n’étaient pas aussi intelligentes qu’eux (ou qu’une personne de leur connaissance) et que c’est la raison pour laquelle elles ont agi ou pensé comme elles l’ont fait. Le deuxième niveau est caractérisé par un raisonnement qui utilise des stéréotypes, non étayés par des preuves, pour expliquer les actions d’un agent historique.

Les Ă©lèves dont la pensĂ©e se situe dans la troisième catĂ©gorie sont capables de comprendre les actions en relation avec leur situation spĂ©cifique « mais la situation est vue en termes modernes, sans distinction entre la façon dont nous la voyons et la façon dont les contemporains l’auraient vue, ou entre ce que l’agent ou les agents savaient et ce que nous savons maintenant » (Ashby & Lee, 1987, p. 74).

Le quatrième niveau se caractérise par la compréhension du fait que les personnes et les actions du passé doivent se comprendre dans leur propre contexte, et non comme nous les conceptualisons aujourd’hui. En d’autres termes, les élèves saisissent que nous, dans le présent, savons des choses que les gens du passé ignoraient et qu’il est impossible qu’ils aient pu les savoir (ils n’étaient pas simplement « stupides »).

Au plus haut niveau de compréhension empathique, les élèves peuvent comprendre les acteurs et les situations spécifiques dans un contexte sociopolitique et historique plus large. Ils établissent alors des distinctions claires entre les points de vue, les connaissances, les systèmes de croyances, etc. de l’historien et de l’agentivité.

Et si plusieurs chercheurs ont constaté que la tendance des élèves à voir le passé à travers le prisme du présent constitue un énorme obstacle au développement de l’empathie historique, il existe des lueurs d’espoir d’amélioration (Barton, 1996 ; Lee & Ashby, 2001).

Dans l’étude de Lee et Ashby, certains des Ă©lèves de deuxième annĂ©e participant au projet « se comportaient comme s’ils croyaient que mĂŞme des institutions dĂ©routantes comme celles des tâches pouvaient ĂŞtre rendues intelligibles en comprenant comment les gens voyaient leur monde » (p. 37).

Bien que ce type de rĂ©flexion soit plus typique des Ă©lèves plus âgĂ©s, les auteurs soulignent « combien il serait erronĂ© pour les enseignantes d’avoir de faibles attentes envers les enfants plus jeunes » (p. 37). Et Barton note que « l’une des caractĂ©ristiques les plus frappantes des Ă©lèves [de son Ă©tude] est que leur rĂ©flexion a rapidement atteint des niveaux plus Ă©levĂ©s [de comprĂ©hension empathique] » (p. 23).

Cela ne veut pas dire que les Ă©lèves de toutes les Ă©tudes prĂ©sentĂ©es ici n’ont pas rencontrĂ© de difficultĂ©s. Par exemple, Barton ajoute que, bien que certains Ă©lèves aient rĂ©alisĂ© que les croyances et les systèmes de valeurs Ă©taient diffĂ©rents dans le passĂ©, ils avaient du mal Ă  comprendre pourquoi il en Ă©tait ainsi. 

La recherche sur la compréhension de l’empathie par les élèves, bien qu’elle soit plus solide que d’autres domaines s’intéressant à la compréhension historique, pourrait bénéficier d’un plus grand nombre d’études consacrées à la découverte des processus par lesquels les élèves commencent à les utiliser lorsqu’ils développent la capacité d’empathie avec les acteurs du passé.

On devrait accorder une attention particulière aux déclencheurs ou aux incitations qui semblent efficaces pour faire passer les élèves d’un niveau naïf à un niveau plus sophistiqué de raisonnement empathique, car ils intéresseront sans aucun doute les professeurs d’histoire et les concepteurs de programmes. Mais que fait la recherche actuelle pour répondre à ces questions ?

En 2019, j’ai obtenu une subvention de partenariat du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada intitulĂ©e « Penser historiquement pour l’avenir du Canada. » Quelque 27 cochercheurs et plus de 30 organisations partenaires se sont joints Ă  moi dans le but de mieux comprendre l’état actuel de l’enseignement de l’histoire Ă  travers le pays (phase 1) et, plus tard, d’étudier les pratiques innovantes d’enseignement de l’histoire de la maternelle Ă  la 12e annĂ©e (phase 2).

Notre recherche, qui se dĂ©roule en français et en anglais, s’articule autour de trois axes subdivisĂ©s en trois thèmes. Les axes de recherche sont les suivants : Programme et ressources, Enseignement et apprentissage (recherche en classe), et Formation des enseignants.

Les trois thèmes traversant chaque axe de recherche sont les suivants : la thĂ©orie de la pensĂ©e historique, l’intĂ©gration des savoirs indigènes et l’enseignement de l’histoire pour l’engagement civique (?). Nous sommes actuellement dans la phase 1 de la recherche et bien que, comme tout le monde, notre travail ait quelque peu Ă©tĂ© affectĂ© par la pandĂ©mie mondiale, nous allons de l’avant et prĂ©voyons lancer une enquĂŞte pancanadienne auprès des enseignantes et des Ă©tudiantes, avec des questions axĂ©es sur les trois axes de recherche et les trois thèmes mentionnĂ©s plus haut.

Nous planifions également ce que nous appelons des « portraits de la pratique professionnelle » pour lesquels nous prévoyons interviewer un large éventail d’enseignantes à tous les niveaux de la maternelle à la 12e année et dans de nombreux contextes différents afin de « donner vie » aux données de l’enquête.

Nous sommes impatients de travailler avec des enseignantes et des Ă©tudiantes de tout le pays Ă  mesure que nous avançons dans notre travail. Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site Penser historiquement pour l’avenir du Canada.

Carla Peck est professeure en sciences sociales Ă  la facultĂ© d’Ă©ducation de l’UniversitĂ© de l’Alberta et directrice de Penser historiquement pour l’avenir du Canada, financĂ© en partenariat avec le CRSH.

Cet article est apparu Ă  l'origine dans la revue Enjeux de l’univers social, volume 17, numĂ©ro 1, juin 2021, p. 9-11. La revue est publiĂ©e par l’Association quĂ©bĂ©coise pour l’enseignement en univers social (AQEUS). 

L’association quĂ©bĂ©coise pour l’enseignement en univers social est une association qui regroupe au sein du mĂŞme regroupement autant ceux qui enseignent en univers social (primaire), qu’en histoire, en gĂ©ographie, en monde contemporain et en Ă©ducation financière (secondaire). Elle regroupe autant des enseignants que des conseillers pĂ©dagogiques, des enseignants du collĂ©gial, des didacticiens universitaires, des retraitĂ©s et des Ă©tudiants universitaires. Elle rĂ©pond ainsi au vĹ“u d’un grand nombre d’enseignants de retrouver sous la mĂŞme enseigne les disciplines et les programmes de l’univers social.


Bibliographie

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