Les pensionnats et les droits de l’enfant

Dans cette leçon, les élèves découvrent les pensionnats à travers des récits adaptés à leur âge et s’interrogent sur les droits dont les enfants ont été privés dans le cadre de ce système.
Créé par Anne Tenning Governor General's History Awards Winner lauréate 2008 du Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement Mis en ligne le 10 septembre 2024
Les élèves se familiarisent avec la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CNUDE). Ils découvrent les pensionnats à travers des récits adaptés à leur âge et s’interrogent sur les droits dont les enfants ont été privés dans le cadre de ce système.

L’élève devra :
  • se familiariser avec les droits énoncés dans la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CNUDE) ;
  • faire la différence entre un droit respecté et un droit refusé ou enfreint ;
  • cerner, dans la littérature sur les pensionnats, des cas où les droits des enfants ont été bafoués ;
  • s’interroger sur l’impact de ces violations sur les enfants, leurs familles et leurs communautés ;
  • réfléchir à ses responsabilités et à la possibilité de faire respecter ses propres droits, ainsi que les droits des autres enfants, en particulier les droits des enfants autochtones au Canada.

Ressources

Contexte

La Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CNUDE) est un traité international qui énonce les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des enfants. Adoptée par les Nations Unies en 1990, la Convention reconnaît les enfants comme des individus ayant leurs propres droits, et non simplement comme des personnes à la charge de leurs parents.

La CNUDE couvre un large éventail de droits, notamment le droit à l’éducation, aux soins de santé, à la protection contre les abus et l’exploitation, et le droit de participer à des activités culturelles et récréatives.

Le Canada a signé la CNUDE en 1991, s’engageant à respecter et à mettre en œuvre les droits des enfants tels qu’ils sont décrits dans la Convention. Toutefois, le Canada a été critiqué pour ne pas avoir entièrement réglé les problèmes liés aux enfants autochtones, aux enfants pauvres et aux enfants ayant des démêlés avec le système de justice pénale.

Activité de la leçon

ACTIVATION
En classe, lisez le message des aînés Harry Bone et Florence Paynter, pages 4-5 de Mino-pimatisiwin : Vivons la bonne vie. Expliquez que, dans ce message, les aînés nous ont transmis un enseignement important. Demandez aux élèves de réfléchir à la signification de Mino-pimatisiwin et à ce que cela pourrait signifier pour eux de suivre le bon chemin.

Demandez aux élèves de lire la page 10 de Mino-pimatisiwin et animez une conversation sur la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (CNUDE).


Lancez un remue-méninges sur les droits dont tous les enfants devraient bénéficier, selon vous. Distribuez un exemplaire de la version adaptée aux enfants de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant de l’UNICEF. Demandez aux élèves de déterminer combien de droits identifiés lors de votre séance de remue-méninges figurent sur cette liste.
ACQUISITION

Attribuez un ou deux articles de la CNUDE à chaque élève ou groupe et demandez-leur de remplacer la formulation par une phrase commençant par « Je » (par exemple, « J’ai le droit de... »). Nous avons suggéré quelques exemples à l’annexe I qui pourraient être pertinents et accessibles pour les jeunes apprenants. Les élèves peuvent transformer leur déclaration en affiche ou en diaporama, en y ajoutant leurs propres dessins ou images. L’enseignant peut d’abord créer quelques exemples et les présenter à la classe.

  • Discutez de ces articles avec vos élèves. Les ont-ils tous bien compris ?
  • En classe, pensez à des moments où vous avez vu le droit d’un enfant être protégé ou ne pas être respecté. Il peut s’agir d’un exemple fictif tiré d’une histoire ou d’un film. Dirigez une conversation pour expliquer la différence entre un droit défendu et un droit bafoué. Encouragez les élèves à exprimer leurs sentiments et à prêter attention au rôle des adultes dans chaque exemple.
Donnez des renseignements adaptés à l’âge des participants sur l’histoire du système canadien des pensionnats. Voici quelques points clés :
  • Les pensionnats étaient des institutions mandatées par le gouvernement et l’Église pour éduquer les enfants autochtones ; ils ont été actifs de 1831 à 1996 et créés dans un but d’assimilation culturelle.
  • Dans tout le pays, des enfants autochtones ont été arrachés à leur famille pour être placés dans ces pensionnats.
  • De nombreux enfants ont souffert d’abus, de négligence, de malnutrition et de maladies.
  • Les enfants n’étaient pas autorisés à parler leur propre langue ou à observer leurs traditions culturelles.
  • En 2015, la Commission de vérité et de réconciliation du Canada a publié son rapport final et recommandé 94 appels à l’action pour favoriser la réconciliation.
MISE EN APPLICATION

Expliquez aux élèves que la CNUDE a été créée après la mise en place des pensionnats au Canada. Vous pouvez consulter l’échelle chronologique fournie par le Centre national pour la vérité et la réconciliation et montrer où se situe la CNUDE.

Nous reconnaissons que cette activité nécessite d’interpréter un événement historique à partir d’un point de vue moderne. Nous examinons les pensionnats, qui ont existé dans le passé, à travers nos « lunettes » actuelles et à la lumière de notre compréhension de la CNUDE et des idées et objectifs racistes sur lesquels reposaient ces institutions. Nos idées sur les droits de la personne ont évolué depuis la création du système des pensionnats, en grande partie grâce aux interventions des personnes qui se sont efforcées de dénoncer le système et d’apporter des changements. Il est important de comprendre et de reconnaître les injustices du passé afin d’éviter que des erreurs similaires ne se reproduisent à l’avenir.

Divisez la classe en petits groupes et donnez à chacun un livre adapté à son âge sur les pensionnats (vous trouverez ci-dessous une liste de suggestions). Pendant que chaque groupe lit son histoire, demandez aux élèves de noter dans un tableau les droits de l’enfant qui ont été bafoués, tel que raconté dans l’histoire. Encouragez les élèves à chercher également des exemples où les droits de l’enfant ont été respectés ou protégés (par la famille de l’enfant, par exemple, et seulement si c’est le cas).

  • Demandez aux groupes de présenter leurs conclusions à l’ensemble de la classe.
  • Animez une discussion avec les élèves. Expliquez-leur que même si les histoires sont des œuvres de fiction, elles sont basées sur des expériences et des événements réels. En pensant aux enfants qui ont fréquenté les pensionnats, quels auraient été, selon vous, les effets de la négation de leurs droits sur eux, sur leur famille et sur leur communauté ?
Demandez aux élèves de relire le message des aînés aux pages 4 et 5 de Mino-pimatisiwin : Vivons la bonne vie.
  • Demandez aux élèves en quoi le concept de Mino-pimatisiwin est pertinent pour comprendre et défendre les droits des enfants.
  • Demandez aux élèves de revenir aux articles de la CNUDE qu’ils ont étudiés au début de la leçon.
  • Demandez aux élèves de créer une nouvelle affiche intitulée « Mino-pimatisiwin », avec une image montrant comment ils peuvent défendre les droits des enfants au Canada.

Activité d’enrichissement

  • Que font les peuples, les familles, les communautés et les organisations autochtones pour guérir des traumatismes des pensionnats ?
  • Comment les peuples autochtones se battent-ils pour mieux protéger les droits des enfants ? (par exemple, Le rêve de Shannen)
  • Cernez les droits dont vous bénéficiez dans votre école et dans votre communauté en examinant des directives et consignes, comme le code de conduite. Transformez ces déclarations en phrases au « je » (par exemple, « En tant qu’élève de cette école, j’ai le droit de... » ou « En tant qu’enfant de cette communauté, j’ai le droit de... ») ; énoncez les mesures que vous pourriez prendre si l’un de vos droits était bafoué.
  • Recherchez des endroits dans le monde où les droits de l’enfant ne sont pas protégés. Que pouvez-vous faire pour les aider ou sensibiliser la population ? Veillez à faire ce travail avec vos élèves et assurez-vous de leur transmettre des renseignements adaptés à leur âge, car certains contenus peuvent être perturbants.

Publications suggérées sur les pensionnats

  • Élémentaire (4 ans et plus) :
    • Shi-shi-etko et Pirogue de Shin-chi par Nicola I. Campbell

    • Le chandail orange de Phyllis par Phyllis Webstad

    • Quand on était seuls par David A. Robertson
  • Intermédiaire (7 ans et plus) :
    • Les bas du pensionnat par Christy Jordan-Fenton et Margaret Pokiak-Fenton

    • Je ne suis pas un numéro par Jenny Kay Dupuis et Kathy Kacer

    • Quand j’avais huit ans par Christy Jordan-Fenton et Margaret Pokiak-Fenton

    • Les mots volés par Melanie Florence

    • Tant que couleront les rivières par Larry Loyie
  • Secondaire (14 ans et plus) :
    • Cheval indien par Richard Wagamese

    • Kukum par Michel Jean
    • 
Le vent en parle encore par Michel Jean

    • Shuni par Naomi Fontaine

    • Le Pensionnat : une histoire vécue par plus de 150 000 jeunes autochtones par Michel Noël

    • Histoire des pensionnats indiens catholiques au Québec : le rôle déterminant des pères oblats par Henri Goulet

    • La blessure qui dormait à poings fermés : l'héritage des pensionnats autochtones au Québec par Marie-Pierre Bousquet et Karl S. Hele
    • Ni kistisin / Je me souviens par Édouard Itual Germain
    • KA PI ICITA8ATC – Ce qu'ils ont fait : parcours de 17 élèves du pensionnat autochtone de Saint-Marc-de-Figuery par Bruno Sioui et coll.

Anne Tenning est membre de la Première Nation Stz’uminus, sur l’île de Vancouver. Elle est d’ascendance Salish de la Côte du côté de sa mère et d’ascendance européenne et japonaise du côté de son père. La mère d’Anne, Elizabeth Tenning, aujourd’hui décédée, a fréquenté le pensionnat de Kuper Island. Anne enseigne de la maternelle à la 12e année en Colombie-Britannique depuis 24 ans, et se spécialise dans l’éducation autochtone. Elle a été enseignante au secondaire (SD44, SD61), directrice de district pour l’éducation autochtone (SD67, SD68, et SD83), et est actuellement la directrice principale du programme d’études pour le comité directeur de l’éducation des Premières Nations. Anne a récemment commencé un doctorat à l’Université de la Colombie-Britannique — Okanagan, en septembre. Elle prévoit orienter ses recherches sur les expériences des dirigeants des Premières Nations dans le système d’éducation publique, de la maternelle à la 12e année. Vous trouverez son site Web personnel à annetenning.com.


Ligne d’aide aux survivants des pensionnats 1-866-925-4419
 

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