Châle de prière
En 1768 est fondée la première congrégation juive du Canada, à Montréal, par la centaine de juifs sépharades ayant émigré d’Angleterre après la Conquête. D’un nombre marginal aux 18e et 19e siècles, les juifs parlant yiddish deviennent le troisième groupe linguistique en importance dans les années 1930, après l’immigration de quelque 60 000 juifs ashkénazes d’Europe de l’Est de 1901 à 1931.
Le Polonais Harry Cohen faisait partie de ces personnes cherchant une terre accueillante. À l’été 1939, M. Cohen retourne en Pologne pour s’occuper d’affaires familiales, et reste coincé en Europe au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le 1er septembre. L’homme tente de se cacher, mais il est dénoncé et envoyé au camp de concentration d’Auschwitz, où il serait mort. Harry Cohen est l’unique victime canadienne connue des camps de concentration nazis. Ce châle de prière, ou talit (en hébreu), fait partie des effets personnels retournés à la famille Cohen après la guerre.
L’antisémitisme est particulièrement important pendant la Crise des années 1930 : des juifs montréalais voient leurs commerces boycottés et leur accès au logement et à l’emploi restreint de manière discriminatoire. Après 1950, Montréal accueille de nombreux immigrants et réfugiés ayant connu la guerre, et la métropole devient de nouveau une terre plus accueillante.
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