Câline
Cette câline parée de deux pointes et ornée de tissu fleuri rouge témoigne de la mode acadienne traditionnelle. Elle recouvre à la fois la tête et les oreilles. Le plus souvent, les câlines sont constituées de toiles de coton peintes ou imprimées ou bien de lainages fins recouverts de rubans. Les Acadiennes disposaient de deux coiffes : la câline de couleur était généralement réservée à la semaine et la câline blanche, au dimanche pour se rendre à l’église.
Les Acadiens, provenant originellement des régions du littoral atlantique français, implantent une première colonie sur l’île Sainte-Croix, dès 1604 (à la frontière des actuels Maine et Nouveau-Brunswick) puis développent plusieurs établissements permanents le long de la côte (notamment en Nouvelle-Écosse).
Cependant, au lendemain du Traité d’Utrecht en 1713, l’Acadie est définitivement cédée aux Britanniques. Lorsqu’en 1755, le fort français de Beauséjour (sur l’isthme de Chignectou) tombe entre les mains de ces derniers, le gouverneur britannique Charles Lawrence craint que les Acadiens représentent un danger. Il exige donc d’eux un serment d’allégeance, ce qu’ils refusent catégoriquement. Lawrence les fait enfermer et ordonne leur déportation immédiate.
Certains immigrants, venus de Nouvelle-Angleterre et convoitant les terres acadiennes, soutiennent le gouverneur. L’un d’entre eux, Charles Morris, organise l’encerclement des églises acadiennes un dimanche matin, la capture des hommes, l’incendie des maisons et l’expulsion, sous la menace des baïonnettes, de plus d’un millier d’Acadiens. Parfois séparés de leur famille, les uns sont embarqués vers la Caroline du Sud, la Géorgie ou la Pennsylvanie, tandis que les autres parviennent à s’enfuir vers la Nouvelle-France ou encore vers la France.
Sur toute la durée de la déportation (1755–1763), le nombre d’Acadiens arrachés ainsi à leur terre est estimé à environ 10 000. Une bonne partie d’entre eux trouve la mort à bord des navires qui les exilent. En outre, les colonies anglaises qui devaient les accueillir n’ont pas été prévenues de leur arrivée, ce qui oblige les déportés à poursuivre leur errance. Celle-ci s’achèvera, pour nombre d’entre eux, en Louisiane où ils développent la culture cajun.
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