Macaron du « OUI »
Ces macarons du « Oui » ont été produits à l’occasion du premier référendum sur l’indépendance du Québec, organisé en 1980 par le gouvernement du Parti Québécois (PQ) de René Lévesque. Cet événement s’inscrit dans le contexte d’effervescence des années 1960 et 1970 : celui de la Révolution tranquille et de l’affirmation du Québec (aux échelles québécoise et canadienne), mais aussi celui de la décolonisation et des grandes vagues indépendantistes (à l’échelle mondiale).
C’est dans ce cadre que, dès 1967, René Lévesque fonde le Mouvement Souveraineté-Association, dans une large mesure à l’origine du PQ, en faveur de l’indépendance du Québec. La province deviendrait ainsi un État souverain en obtenant la haute main sur sa législation, la perception de ses impôts et la direction de ses relations extérieures. En revanche, une union économique avec le Canada devrait être maintenue en conservant notamment la même monnaie. Après son élection en 1976, le PQ promet de soumettre la question par référendum populaire.
Dès cette date, le gouvernement fédéral de Pierre Elliott Trudeau met tout en oeuvre pour que ce programme n’aboutisse pas. La société québécoise se divise alors en deux camps opposés—le « Oui » et le « Non, » chacun soumis à une intense propagande : à travers une campagne médiatique, des dîners-causeries, des colloques, des assemblées populaires, la distribution d’affiches et de macarons permettant d’exprimer ouvertement son opinion. Le camp du « Oui » est cependant divisé sur certains aspects idéologiques (association avec le Canada ou totale séparation) et stratégiques (date prévue pour le référendum, formulation de la question). De plus, en dépit des efforts fournis, les fonds collectés demeurent très modestes par rapport à ceux dont dispose le camp fédéraliste du « Non ».
Le soir du 2 mai 1980, le « Non » l’emporte à 59,56 %. René Lévesque s’exprime devant ses partisans et leur promet une « prochaine fois ». L’expérience du referendum pour l’indépendance du Québec sera en effet reproduite en 1995, mais le « Non » l’emportera à nouveau, d’une très courte majorité.
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