Paul Gross
Fasciné par les récits, l’expérience individuelle et les symboles canadiens, Paul Gross est un acteur, cinéaste et scénariste qui, au fil de ses multiples oeuvres, n’a jamais dévié de sa volonté de présenter des sujets tirés du passé du Canada d’une manière informative et de les rendre accessiblesà tous. Comme il l’explique, il ne fait pas des films pour la critique ou pour les festivals cinématographiques : « Je les ai fait pour celles et ceux qui paient pour le voir. »
Fils d’un militaire, Paul Gross a grandi sur des bases militaires au Canada et en Europe et a obtenu son diplôme en théâtre de l’Université de l’Alberta, province où il est né. Acteur et écrivain des années 1980 au début des années 1990, il a été dramaturge en résidence au Festival de Stratford, où il a joué le rôle de Hamlet. C’est dans le personnage de l’agent de la GRC Benton Fraser dans la série télévisée « Due South » (1994-1998) puis dans celui de l’équivoque agent de la GRC dans « Murder Most Likely » qu’il est devenu célèbre. Il acquiert sa réputation de réalisateur, grâce au film Men with Brooms, une comédie produite en 2002 sur ce que représente le curling dans la psyché masculine et sur les relations entre la nation et la culture.
Passchendaele, un film sur la Première Guerre mondiale, n’était pas un sujet facileà aborder. Il est toujours délicat de traiter de la guerre dans le « royaume de la paix » : le Canada jouit en effet d’une tradition de gardien de la paix et a été marqué par une profonde division au sujet de la conscription en temps de guerre. Paul Gross a fait une remise en question de ces hypothèses en soulignant le fait que « Notre histoire n’est pas telle que nous l’imaginons. Nous avons également été des guerriers. »
S’inspirant de récits de son grand-père, Michael Dunn, un survivant de la bataille de la crête de Vimy en 1917, le film raconte l’histoire d’un blessé ayant survécu qui retourneà Calgary et qui, devenu recruteur, retourne au front,à Passchendaele, avec le 10e Bataillon de l’armée canadienne. Les uniformes, les armes, les tranchées et les postes sanitaires sont d’une fidélité historique remarquable : les scènes de batailles sont horribles, d’une laideur et d’une violence époustouflantes.
Ce film ne constitue qu’un volet de la mission que s’est donnée Paul Gross de démontrer « le pouvoir que le récit a sur la psyché nationale. » Une partie des profits du film sont versés au Musée canadien des droits de la personne. Mais ce qui importe avant tout, c’est que le film s’inscrit dans une campagne visantà faire connaître la guerre et l’histoire militaire aux élèves des écoles canadiennes.
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