Mocassins de Louis Riel
En 1869–1870, les Métis francophones et Anglophones peuplant la colonie de la rivière Rouge s’unissent afin de négocier l’entrée de la Terre de Rupert dans la Confédération et de garantir leurs droits ancestraux. À leur tête se trouve Louis Riel, à qui appartiennent ces mocassins.
L’inclusion de la nouvelle province du Manitoba au sein du Canada semble réussir malgré quelques embûches. Louis Riel et d’autres chefs métis doivent cependant s’exiler en raison de l’exécution sommaire d’un colon ontarien, Thomas Scott.
La décennie suivante est marquée par une colonisation intensive de l’Ouest, tandis que les doléances des colons blancs, de Métis et de plusieurs nations autochtones du Manitoba sont ignorées par le gouvernement fédéral. Le mécontentement s’empare de la population manitobaine, qui fait revenir Louis Riel de son exil aux États-Unis.
Un nouveau gouvernement manitobain provisoire est constitué, et des affrontements armés éclatent entre la milice canadienne et les résistants. Les troupes gouvernementales prennent l’avantage, et la résistance est réprimée.
Louis Riel subit un procès pour haute trahison, et le Métis est condamné à la pendaison. Il est exécuté le 16 novembre 1885. Ses mocassins sont séparés. L’un reste dans l’Ouest, l’autre aboutit chez les Queen’s Own Rifles de Toronto. La séparation des chaussures de Riel est un parallèle éloquent à l’opinion qu’ont eue les Canadiens envers Riel. Héros chez les Métis, chez certaines nations autochtones et chez les Canadiens français, il est en revanche perçu comme traître ailleurs au Canada.
En 2002, les mocassins ont été réunis au Musée de Saint-Boniface, présage peut-être d’une réconciliation des points de vue grâce au passage du temps et à une meilleure connaissance de l’histoire.
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