Ceinture fléchée de Jean-Baptiste Lagimodière
L’origine et le développement de la ceinture fléchée ont longtemps fait controverse. Les historiens s’entendent généralement pour en attribuer l’invention aux Canadiens français, qui les tissaient aux doigts, une technique héritée tant des savoir-faire autochtones que français.
L’accessoire a largement été adopté par les Canadiens français en raison de son côté pratique : il permettait de fermer adéquatement les manteaux d’hiver et servait de soutien lombaire lors du transport de marchandises. Autochtones et Métis l’ont adopté ensuite pour des raisons esthétiques – la ceinture montrait un prestige social – autant que pratiques.
La ceinture fléchée représente également pour les cultures canadiennes-françaises et métisses un symbole de résistance identitaire. Le nationalisme canadien-français est affirmé en partie par le port d’une ceinture fléchée lors des soulèvements de 1837–1838, qui revendiquaient, entre autres, une plus grande autonomie politique pour les Canadiens d’ascendance française. De la même manière, les résistances de la rivière Rouge et celles du Nord-Ouest ont également eu comme un étendard la ceinture fléchée, portée par Louis Riel.
L’exemplaire ci-contre a appartenu à l’un des premiers colons canadiens-français du Nord-Ouest, Jean-Baptiste Lagimodière (ou Lagimonière), grandpère de Louis Riel. Lagimodière a largement facilité l’essor de la colonie de la rivière Rouge en approvisionnant les habitants, et voyageant fréquemment pour la Compagnie de la Baie d’Hudson. Sa ceinture porte le motif dit de L’Assomption, d’après une communauté au nord-est de Montréal, sur la rivière L’Assomption, avec ses motifs distinctifs en forme d’éclairs, et a probablement été fabriquée dans la première moitié du 19e siècle.
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