Les Grandes Femmes de L'Histoire Canadienne
Mary Ann Shadd Cary
Mary Ann Shadd Cary a lutté contre l’esclavage et la ségrégation au Canada et aux États-Unis. Elle est née libre en 1823 au Delaware et, comme ses parents, a travaillé pour le chemin de fer souterrain qui permettait aux esclaves américains de fuir vers le Canada. Après l’adoption, en 1850, de la Fugitive Slave Law, forçant le retour des esclaves en fuite dans des états libres à leurs maîtres, Mary Shadd vint s’installer au Canada. Elle a ouvert une école mixte à Windsor, en Ontario et est devenue la première femme noire en Amérique du Nord (à Toronto) à publier un hebdomadaire, le Provincial Freeman.
Emily Carr
Emily Carr est une des plus grandes artistes canadiennes du 20e siècle. Elle est surtout connue pour son style de peinture postimpressionniste, aux motifs audacieux et colorés. Elle est inspirée par la culture des Premières nations de la côte Ouest, ainsi que par la beauté naturelle de sa province natale, la Colombie-Britannique. Les œuvres les plus mémorables d’Emily Carr, emplies d’images rappelant les cultures des nations Haida, Gitxsan, Tsimshian et d’autres nations autochtones, ont été créées au cours de la dernière partie de sa vie. Son œuvre fait écho aux vagues de revendication identitaire des peuples autochtones.
Kenojuak Ashevak
Kenojuak Ashevak est une pionnière de l’art inuit moderne. Elle passe son enfance sur la côte sud de l’île de Baffin selon le mode de vie traditionnel inuit, reposant sur la chasse et la pêche. Alors qu’elle se remet d’une tuberculose dans un hôpital du Québec, elle attire l’attention d’un marchand d’œuvres d’art inuites par son talent dans les travaux d’artisanat et de perlage. Elle apprend l’art de l’impression et conçoit des motifs de couvertures. Sa fameuse œuvre The Enchanted Owl (1960) a figuré sur un timbre de 1970 pour souligner le centenaire des Territoires du Nord-Ouest. En 1963, Kenojuak Ashevak fait l’objet d’un documentaire de l’Office national du film.
Nellie McClung
Nellie McClung est aujourd’hui un symbole de l’égalité des femmes. Elle a joué un rôle prépondérant dans l’obtention du droit de vote des femmes. Au Manitoba, elle a été aux premiers rangs du mouvement des suffragettes, faisant appel à la satire (notamment son faux parlement de 1914) pour défendre l’égalité des droits. Plus tard, elle s’installe en Alberta, où elle fait pression en faveur du droit de vote des femmes et d’autres réformes. Elle est élue à l’Assemblée législative de l’Alberta et y restera de 1921 à 1926. En 1927, Nellie McClung et quatre autres femmes lancent l’affaire « personnes », qui ouvrira la porte du Sénat aux femmes.
Gabrielle Roy
Gabrielle Roy est considérée comme l’un des plus grands auteurs canadiens. Elle est reconnue pour sa grande sensibilité à l’égard de la condition humaine. Cette Canadienne française née au Manitoba était une élève modèle et enseigna aux élèves des régions rurales du Manitoba avant de s’installer à Montréal, où débuta sa carrière d’écrivain. En 1945, elle publie son premier roman, Bonheur d’occasion, inspiré du quartier ouvrier de Saint-Henri, à Montréal, pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a eu une énorme influence sur la génération à l’origine de la Révolution tranquille du Québec. Son livre a par la suite été traduit en anglais, sous le titre The Tin Flute, et a remporté plusieurs prix prestigieux.
Thérèse Casgrain
Thérèse Casgrain a combattu les injustices sociales, économiques et politiques touchant les femmes comme les hommes. Elle fonde le Comité provincial du suffrage féminin au Québec en 1921 et dirige la Ligue des droits de la femme de 1928 à 1942. Elle animera également Fémina, une émission populaire de Radio-Canada. De 1951 à 1958, Thérèse Casgrain est à la tête du chapitre québécois du parti Cooperative Commonwealth Federation, devenant ainsi la première femme au Canada à diriger un parti politique. À l’âge de 74 ans, elle est nommée au Sénat à titre d’indépendante.
Lucy Maud Montgomery
La série de Lucy Maud Montgomery, Anne of Green Gables (Anne aux pignons verts), est sans doute une des œuvres littéraires favorites des Canadiens. Lucy Maud Montgomery a commencé à écrire des poèmes à l’âge de 9 ans. Elle s’inscrit à l’Université Dalhousie en 1895 et est une des rares femmes de son époque à poursuivre des études supérieures. Elle écrit Anne of Green Gables en 1905. Rejeté par plusieurs éditeurs, son manuscrit est finalement publié en 1908. Depuis, il a fait l’objet de nombreuses réimpressions et a inspiré des comédies musicales, des pièces de théâtre et des émissions de télévision.
Viola Desmond
Bien avant le mouvement moderne des droits civils aux États-Unis, une femme noire de Halifax défendra l’égalité raciale dans un cinéma d’une région rurale de la Nouvelle-Écosse. En 1946, Viola Desmond, une coiffeuse, crée tout un émoi en refusant de s’installer dans une section du cinéma officieusement réservé aux personnes de race noire. Elle est traînée hors des lieux et emprisonnée. Même si les représentants de l’ordre refusent d’admettre qu’il s’agit d’une question raciale, son cas polarise la population noire de la Nouvelle-Écosse et l’incite à lutter pour le changement. En 1954, la ségrégation devient officiellement interdite en Nouvelle-Écosse.
Mary Two-Axe Earley
Mary Two-Axe Earley était une championne de l’égalité des droits des femmes autochtones. Née sur une réserve mohawk à Kahnawake, au Québec, Mary Two-Axe Earley perd son statut « d’Indien » en épousant un non-autochtone. (Selon la Loi sur les Indiens, les hommes pouvaient épouser des femmes non-autochtones sans perdre leur statut). En 1996, Mary Two-Axe Earley a commencé à exercer des pressions pour faire invalider cette loi discriminatoire. Lorsque le conseil de bande de Kahnawake tenta de l’expulser en 1975, elle profita de sa participation à une conférence internationale sur les femmes pour porter sa situation à l’attention du monde entier. La loi fut finalement modifiée en 1985, bénéficiant ainsi à des milliers de femmes autochtones.
Pauline Johnson (Tekahionwake)
Pauline Johnson (Tekahionwake) est reconnue pour ses poèmes sur le patrimoine autochtone. Fille de George Johnson, un chef mohawk, Pauline Johnson crée des contes sur les femmes et enfants autochtones campés dans des décors idéalistes, mais plus réalistes que ceux écrits par ses contemporains. Certaines de ses œuvres se retrouvent dans Songs of the Great Dominion (1884) par W.D. Lighthall, la première anthologie à inclure des poèmes d’auteurs canadiens-français et autochtones. Pauline Johnson traversera le Canada, les États-Unis et l’Angleterre pour faire découvrir ses poèmes. Ses odes patriotiques et ses nouvelles en feront une ambassadrice appréciée des Canadiens.
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