8 façons parfaitement farfelues de se déplacer
Le « palais des plaisirs à vapeur »
C’est ainsi qu’on surnommait la toute première voiture automobile au pays. C’est un horloger québécois, Henry Seth Taylor, qui a construit cet étrange engin dans les années 1860. Cette voiture à vapeur, munie d’un seul siège, pouvait atteindre 24 kilomètres à l’heure. Mais elle avait quelques petits défauts…
Pour commencer, son moteur devenait TRÈS chaud quand il était en marche.
Le conducteur risquait constamment de se brûler le derrière ! Pire encore, la voiture n’avait pas de freins ! Un jour, Taylor a perdu le contrôle de son « palais des plaisirs à vapeur » en descendant une côte. Il a réussi à sauter juste avant que la voiture aille s’écraser… pour toujours.
Des humains volants
Alexander Graham Bell est surtout connu pour avoir inventé le téléphone. Mais il a aussi créé quelquesunes des premières machines volantes de l’humanité — y compris des cerfs-volants pour transporter des gens !
Bell a conçu différents modèles de cerfs-volants à sa maison d’été de Baddeck, en Nouvelle-Écosse. Il voulait trouver une forme qui serait assez solide pour transporter quelqu’un dans les airs. Il a fini par découvrir que la meilleure forme était un tétraèdre, c’est-à-dire une pyramide à base triangulaire.
En 1905, Bell a construit un cerf-volant tétraédrique, baptisé Frost King, qui a accidentellement soulevé une personne à neuf mètres du sol ! Quelques années plus tard, Bell et ses associés ont construit un plus gros cerf-volant de la même forme, le Cygnet. Celui-ci est resté sept minutes dans les airs à une hauteur de 51 mètres… avec un homme à bord !
Le navire démontable
Construirais-tu un énorme voilier dans le seul but de le démanteler ?
Au début du 19e siècle, les colons faisaient beaucoup d’argent en exportant du bois en Grande-Bretagne. Un jour, le gouvernement britannique a décidé d’imposer une taxe très élevée sur les importations de chêne et de pin. Quelques colons ont trouvé un moyen astucieux d’éviter de payer cette taxe : des navires démontables !
L’idée était de construire des navires en bois équarri, de leur faire traverser l’océan et de les démanteler discrètement une fois arrivés en Grande-Bretagne. Résultat : le bois serait livré, et il n’y aurait pas de taxe à payer !
En 1825, un énorme navire démontable, le Baron of Renfrew a effectivement atteint la Grande-Bretagne, où il a été démantelé. Le bois qui le composait a été vendu, et l’opération a été un succès !
Les chameaux de Cariboo
Qu’est-ce qui a deux bosses, un appétit vorace et une odeur vraiment épouvantable ? Un chameau de Cariboo !
En 1862, pendant la ruée vers l’or de la région de Cariboo, un troupeau de chameaux a été importé en Colombie-Britannique pour transporter des marchandises. On croyait que ces chameaux pourraient porter des charges plus lourdes et parcourir de plus grandes distances que les mules et les chevaux.
Finalement, l’idée n’eut pas le succès escompté. Les chameaux ruaient et mordaient. Ils mangeaient tout ce qui leur tombait sous la dent — y compris des pantalons et des pains de savon ! Et leur odeur nauséabonde faisait paniquer les autres animaux de bât, qui se sauvaient au grand galop.
Environ quatre mois après leur arrivée en Colombie-Britannique, les chameaux ont été interdits sur les pistes de la région.
Le bac à chevaux
Non, ce n’était pas un bac réservé aux chevaux. C’était un bac propulsé par des chevaux.
Du début jusqu’au milieu du 19e siècle, des bateaux de ce genre ont servi au transbordement des voyageurs et des marchandises sur les lacs de différentes régions du Canada.
Chaque embarcation transportait de deux à cinq chevaux qui marchaient sur des tapis roulants. Ces tapis roulants étaient reliés à des roues à aube latérales, qui se mettaient en mouvement quand les chevaux marchaient. Le mouvement de ces roues faisait avancer le bateau.
Les bacs à chevaux n’allaient pas très vite et ils ne parcouraient que de petites distances. Mais ils faisaient l’affaire… jusqu’à ce que des bacs à vapeur beaucoup plus rapides viennent les remplacer !
Le bateau à glace
Manoeuvrer une minuscule embarcation sur une mer encombrée de glaces flottantes, c’est extrêmement difficile, même dangereux. Mais au 19e siècle, c’était à peu près le seul moyen de relier l’Île-du-Prince-Édouard au Canada pendant l’hiver. Pour se faciliter un peu la tâche, les gens se servaient de bateaux à glace.
Ces bateaux ressemblaient beaucoup à des chaloupes ordinaires, mais avec quelques ajouts particuliers. Chacun était équipé de poignées sur la coque, et des harnais de cuir étaient fixés à la proue et à la poupe. Quand le bateau frappait de la glace solide, l’équipage et les passagers débarquaient, enfilaient les harnais et tiraient l’embarcation sur la glace et la gadoue. Si des gens tombaient dans l’eau glacée, les harnais les empêchaient de se noyer.
Le Habbakuk
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un scientifique britannique a eu l’idée de construire d’énormes navires faits de glace et de bran de scie. Il se disait que des navires de ce genre seraient indestructibles. S’ils étaient bombardés par des sous-marins ennemis, on les réparait simplement en faisant geler de l’eau !
Le gouvernement britannique a alors décidé de construire un navire de ce genre… au Canada ! En 1943, dans un coin isolé des montagnes de l’Alberta, un groupe d’hommes a commencé à bâtir un prototype sur les rives du lac Patricia. Le navire, appelé Habbakuk, a finalement été jugé en état de naviguer.
Mais, après réflexion, les autorités ont décidé que des navires de glace coûteraient trop cher à construire. L’idée a donc été abandonnée. Le Habbakuk a fondu, et ses coffrages de bois ont coulé au fond du lac.
L'Avrocar
C’est peut-être difficile à croire, mais il y a déjà eu une vraie soucoupe volante au Canada !
Dans les années 1950, des scientifiques de Malton, en Ontario, ont construit dans le plus grand secret un aéronef en forme de disque, pour l’armée américaine. Ils espéraient que l’Avrocar serait capable de se déplacer à la verticale et de dépasser la vitesse du son. Les militaires croyaient qu’un aéronef de ce genre pourrait être utile en cas de guerre.
Malheureusement, l’Avrocar n’a pas rempli ses promesses. Au cours des vols d’essai, il n’a pas réussi à s’élever à plus d’un mètre dans les airs. Pire encore, il devenait très instable dès qu’il avait quitté le sol.
Les ingénieurs responsables de l’Avrocar ont manqué de fonds avant de pouvoir corriger ses défauts. Au début des années 1960, tout le projet a été abandonné.
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