L'héritage mi'kmaq en matière de hockey : façonner l'histoire et redécouvrir le patrimoine

Des modèles anciens prisés pour leur solidité et leur qualité artisanale.
par Anne-Gaëlle Weber Mis en ligne le 9 janvier 2024

Aux premiers jours du hockey, les crosses fabriquées par les Mi'kmaqs dominaient sans partage. Ces artisans des réserves de Nouvelle-Écosse façonnaient leurs crosses dans une seule pièce de bois, qu’ils exportaient à travers le monde, jusqu’à ce que l’industrie prenne le relais dans les années 1930.

Aujourd’hui, ces crosses sont devenues des objets de collection. Il y a deux ans, l’historien néo-écossais David Foster Carter, passionné d’histoire du hockey patrimonial, a été convié à examiner l’une d’entre elles. Carter a daté cette crosse – baptisée Caruk en hommage à son propriétaire, Wayne Caruk, originaire de Hastings en Ontario – de 1896. Il estime qu’elle a été fabriquée avec une scie. L’historien a établi son ancienneté en se fondant sur ses dimensions, conformes aux règlements du hockey ontarien des années 1890, ainsi que sur sa poignée ronde caractéristique.

L’automne dernier, cette crosse Caruk, dont le nom se prononce « Care-ick », a été exposée temporairement dans sa province d’origine, au musée du lieu de naissance du hockey à Windsor, en Nouvelle-Écosse. Dan Boyd, président de Windsor Hockey Heritage, a souligné l’importance de cet artefact pour l’histoire autochtone et son rôle dans l’évolution des crosses de hockey.

Lucy Burgess, guide-interprète au musée, a précisé que les Mi'kmaqs utilisaient à l’origine du bois de fer ou du hêtre pour leurs bâtons. Lorsque ces essences devinrent rares, ils se tournèrent vers le bouleau jaune. Ces crosses, remarquablement solides, étaient fabriquées à partir des racines et du tronc de l’arbre.

Les premières mentions écrites de Mi'kmaqs jouant à un jeu semblable au hockey moderne remontent au XVIIIᵉ siècle.

Cet article est paru dans le numéro February-March 2024 du magazine Canada’s History.

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