Au temps de la petite vérole
L’ouvrage de Rénald Lessard Au temps de la petite vérole. La Médecine au Canada aux XVIIe et XVIIIe siècles est une véritable mine d’informations sur la médecine canadienne et principalement sur le corps médical en Nouvelle-France. Pendant plus de 400 pages, l’historien nous transporte dans l’univers fascinant des maladies ainsi que des hommes (et femmes) ayant forgé ce pan de notre histoire médicale. Agrémentée de nombreuses archives, photos et planches anatomiques, cette œuvre nous fait découvrir de splendides documents historiques quasi inconnus du grand public.
Bien que le titre de l’ouvrage annonce une histoire de la médecine, il est en réalité peu question des techniques et des pratiques pour soigner les maladies. La division du livre suggère plutôt qu’une partie importante de l’ouvrage, soit 179 pages sur 402, est réservée aux membres du corps médical à savoir les médecins (18 pages), les apothicaires (2 pages) et les chirurgiens (137 pages).
Les pratiques médicales ainsi que les besoins médicaux des Canadiens ne sont exploités que dans 129 pages du livre, ce que le titre ne laisse pas présager. Cette division de l’information, notamment avec le chapitre sur les chirurgiens, entraine un déséquilibre de l’ouvrage rendant la lecture lourde par moment (surtout pour les chapitres 5 à 7).
Plus qu’un simple livre de vulgarisation sur l’histoire de la médecine, cet ouvrage tend vers le livre savant avec sa quantité phénoménale de données notamment sur les inventaires après décès de chirurgiens ainsi que les nombreuses biographies. Malheureusement, la fluidité du livre est également altérée par de nombreuses répétitions d’informations et de citations qui viennent casser le rythme de la prose de l’auteur.
La page 190 avec une répétition de la phrase « en une petitte Chambre particulière donnant une face Sur la grande porte, ou on Entre aud. hôtel Dieu, et le derriere Sur la grande allée qui y Conduit » aux lignes 1 à 5 et 30 à 35 de la deuxième colonne illustre bien nos propos. Ce genre d’erreurs aurait pu être facilement évité avec des relectures attentives.
Malgré ses quelques faiblesses, ce très beau livre constitue une œuvre importante pour toute personne s’intéressant aux membres du corps médical en Nouvelle-France ou désirant simplement contempler de très belles pièces d’archive.
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