Les 10 principales raisons pour lesquelles les femmes n'avaient pas le droit de vote

Faiblesse, manque d’intelligence, instabilité mentale — il y a un siècle, telles étaient quelques-unes des raisons invoquées par ceux qui s’opposaient au suffrage féminin.

Par Nelle Oosterom, traduit par Mathieu Drouin

 — Mis en ligne le 16 juin 2016

Il y a seulement un siècle, les femmes canadiennes obtenaient le droit de vote aux élections générales — d’abord au Manitoba, puis dans d’autres provinces et au fédéral. La lutte pour le suffrage féminin a été livrée pendant plusieurs décennies au Canada, aux États-Unis et en Europe. En Grande-Bretagne, le droit de vote aux femmes a été le sujet de débat pas moins de dix-huit fois à la Chambre des Communes en 1870 et 1904.

La question du suffrage féminin était un sujet de conversation populaire à cette époque. Voici dix des raisons pour lesquelles les femmes ne devaient pas voter, selon les détracteurs du droit de vote aux femmes.
 

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Eugenio Hansen, OFS / flickr

1. L’argument biblique

Certains membres influents du clergé avançaient que la « loi naturelle » — telle que décrite dans la Bible chrétienne — statuait sans doute possible la subordination des femmes aux hommes.
 

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Il était commun de voir des femmes travailler aux côtés des hommes dans les champs, mais elles étaient trop « faibles » pour endurer la rudesse sporadique de la politique.
Library and Archives Canada

2. Trop faibles

Les femmes ne possèdent pas la force physique des hommes, et ne pouvaient donc pas d’adonner à la politique, une discipline parfois rude et difficile.
 

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Yousuf Karsh, fonds Yousuf Karsh / Bibliothèque et Archives Canada, accession 1987-054

3. Un vote redondant

Comme une femme mariée a fait le vœu d’obéir à son mari, son vote serait donc le même que celui de son époux. Cela donnerait simplement deux votes à un homme marié.
 

On a avancé que le droit de vote allait éloigner les femmes de leurs rôles de mère et d'épouse. Cette illustration de La mode illustrée de 1866 nous montre une vision idyllique de la vie à la maison.
Schlesingler Library

4. Une trop grande distraction

Le droit de vote éloignerait les femmes de leur devoir de ménagère et de mère.
 

Des femmes apprenant à tirer près de Toronto, vers 1915. Ces femmes étaient vues comme trop « vulnérables » pour supporter le fardeau du droit de vote.
Toronto City Archives

5. Trop vulnérables

Si les femmes obtiennent le droit de vote, elles seraient égales aux hommes, et ne pourraient plus bénéficier de leur protection. Trop faibles pour se défendre elles-mêmes, les femmes seraient alors oppressées.
 

Comme le suggère cette image tirée d'un texte médical de 1897, les femmes sont perçues comme trop instables mentalement pour participer aux élections.
Internet Book Archive

6. Trop instables

Les femmes seraient surexcitées par la politique et subiraient des dépressions nerveuses.
 

Les femmes islandaises de 1910 blanchissaient et repassaient la lessive. On croyait que les femmes étaient beaucoup trop occupées par leurs tâches ménagères pour trouver le temps de voter.
Reykjavik Museum of Photography / Magnus Olafsson

7. Trop occupées

Les femmes sont — ou devraient être — trop occupées par leurs tâches ménagères à la maison pour prendre part au jeu politique.
 

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Les femmes — telles que ces soudeuses dans une fabrique de munition lors de la Première Guerre mondiale — étaient perçues comme trop « fragiles » pour s'acquitter des responsabilités de l'électeur.
Canadian Press

8. Trop fragiles

Si les femmes étaient sur la liste électorale, elles seraient également obligées d’être jurés si on leur demandait, et entendraient des choses que les femmes ne devraient pas entendre — comme des crimes sexuels.
 

Irène Joliet-Curie accepte un diplôme honorifique pour sa mère, Marie Curie, en 1921. Irène a gagné un prix Nobel et Marie, deux. À cette époque, certaines personnes pensaient que les femmes n'étaient pas assez intelligentes pour faire de la politique.
Smithsonian Institution / James Stockley

9. Trop peu instruites

Les femmes ne connaissent rien à l’économie, au commerce, à la science, à la finance, à la guerre ou aux lois, et ne peuvent donc pas contribuer à la politique.
 

On craignait que les femmes deviendraient masculines si elles votaient, et pourraient même devenir comme cet homme rustre de cette caricature du début du 20e siècle.
Schlesingler Library

10. Ce serait indigne d’une dame

Les femmes seraient endurcies et souillées par la politique, et deviendraient masculines et non-féminines.

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